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Interview de Maxime Bossard, responsable de la région Loire-Atlantique Vendée chez Finance Conseil, dans le cadre du podcast « Les Ondes de l’Immo », animé par Anne-Sandrine Di Girolamo.

Le financement agricole : des besoins aussi divers qu’essentiels

Dans le monde agricole et viticole, le crédit constitue un levier fondamental pour accompagner les évolutions structurelles des exploitations. Il peut s’agir :

  • de l’installation d’un jeune agriculteur,
  • de l’achat ou du renouvellement de matériel (comme un tracteur),
  • de la construction de bâtiments (hangars de stockage, bâtiments d’élevage),
  • ou encore du rachat d’un site existant.

Les montants engagés sont souvent conséquents. À titre d’exemple, un bâtiment d’élevage neuf destiné à accueillir des poules pondeuses, avec tous les équipements, représente un investissement de l’ordre de 1,6 million d’euros.

Les problématiques principales des agriculteurs en terme de financement

Les exploitations agricoles sont des entreprises à part entière, mais elles obéissent à des contraintes singulières :

  • Des enjeux juridiques, avec des autorisations spécifiques liées à l’activité agricole.
  • Des aléas climatiques, qui peuvent altérer les rendements et fragiliser la viabilité financière, comme l’ont montré les deux dernières années marquées par des pluies historiques dans l’Ouest de la France.
  • Des exigences écologiques, dans un contexte de transition vers des pratiques plus durables.
  • La place de l’animal, qui impose de prendre en compte son bien-être dans les décisions d’investissement.

Le rôle du courtier : une approche sur mesure

Pour Maxime Bossard, le rôle du courtier en financement agricole dépasse largement la mise en relation avec les banques. Il s’agit d’un accompagnement global, mêlant expertise technique, compréhension fine des projets et capacité de négociation :

Mon métier, c’est d’abord d’écouter, de visiter l’exploitation, de comprendre les besoins et d’évaluer la faisabilité du financement.

Le courtier bâtit ensuite un dossier complet intégrant :

  • la situation personnelle et patrimoniale de l’exploitant,
  • l’analyse financière de l’exploitation (bilans, comptes de résultat),
  • la présentation du projet, son contexte, ses objectifs et son budget.

Une fois les partenaires bancaires identifiés, le courtier accompagne son client en rendez-vous, en apportant une couche d’expertise technique et financière souvent essentielle à la compréhension du projet par le banquier.

Par ailleurs, le courtier ne se limite pas aux banques traditionnelles. Il mobilise également d’autres types de financeurs : investisseurs tiers, établissements spécialisés ou partenaires du monde agricole, souvent méconnus des exploitants.

Négociation, garanties et sécurisation du projet

Outre la recherche de partenaires, Maxime Bossard insiste sur un aspect souvent sous-estimé : la négociation des conditions commerciales.

Taux d’intérêt, assurance emprunteur, garanties : le courtier défend les intérêts de son client pour obtenir des conditions optimisées. Ce travail de précision permet non seulement de réduire le coût global du financement, mais aussi de sécuriser le projet, en s’assurant qu’aucun point technique ou financier n’a été négligé.

La transition écologique : un accélérateur d’innovation

La transition écologique transforme le visage des exploitations agricoles. Elle se traduit notamment par :

  • l’installation de centrales photovoltaïques sur les toitures des bâtiments agricoles, permettant l’autoconsommation ou la revente d’électricité,
  • le recours à la méthanisation, utilisant les fientes et déchets organiques pour produire du gaz vert,
  • la réduction de l’usage d’engrais grâce à une valorisation de la matière organique.

Ces investissements, qui s’inscrivent dans une logique d’économie circulaire, nécessitent des montages financiers complexes, auxquels le courtier peut contribuer en mobilisant les bons interlocuteurs et dispositifs.

Ils peuvent aussi servir de levier de valorisation patrimoniale, notamment en prévision de la retraite : la vente d’électricité générée par une centrale solaire peut représenter un revenu annuel non négligeable.

Transmission et changement d’échelle

La filière agricole connaît aussi une transition générationnelle. De nombreux départs à la retraite provoquent une reconfiguration des exploitations, souvent plus grandes et plus capitalistiques qu’autrefois. Le rachat d’une exploitation peut ainsi représenter 1 à 2 millions d’euros, une somme difficilement mobilisable pour un jeune exploitant sans accompagnement spécifique.

Le courtier joue ici un rôle central dans l’ingénierie financière de ces transmissions.

Un travail d’équipe au service de l’exploitant

Le courtage agricole, c’est un travail collectif autour de l’exploitant, à l’image du staff d’un chef d’entreprise.

Le courtier collabore régulièrement avec les experts-comptables, les cabinets juridiques et les banquiers. Ensemble, ils structurent et sécurisent les projets. Cette approche collaborative s’est illustrée dans un dossier emblématique de 1,7 million d’euros, concernant la rénovation de bâtiments d’élevage et l’installation de panneaux solaires. Deux années de travail, plusieurs rebondissements, et un cofinancement bancaire finalisé en 2025, sans apport personnel. Un exemple concret de résilience, de persévérance et de coordination.

Podcast disponible sur « Les Ondes de L’Immo »

Retrouvez ce podcast animé par Anne-Sandrine Di Girolamo sur « Les ondes de l’immo ».

Financement des exploitations agricoles et viticoles : entre technicité et accompagnement